Quatrième chapitre

 

     Je me rendis donc chez les voisins pour faire connaissance. 

 

 

     Personne ne venant m'accueillir, je profitais de leur grande télévision qui était largement meilleure que celle que nous possédions. Cependant, l'ennui finit par m'arracher au confort du canapé et je quittais la maison en espérant que lorsque j'y reviendrais -si j'y revenais un jour- que ses habitants aient la gentillesse de venir me voir. 

 

 

     Ainsi je marchais dans la rue, n'écoutant point les commérages des deux jeunes femmes derrière moi, piaillant comme des poules sur mon état et mon ventre déjà bien gonflé... 

 

 

     Et c'est à cet instant que je croisais son regard. Il n'était ni beau ni moche, n'avait rien de particulier, mais une force inconnue m'avait irrémédiablement attirée vers lui -à mon plus grand désarroi. Ne croyant pas -du tout- au coup de foudre, je tentais vainement d'étouffer mon cœur qui battait bien trop rapidement. 

 

 

 

     Voyant que je le fixais étrangement, il s'avança vers moi et se présenta. 

- Bonjour, sourit-il tandis que confuse, j'essayais de reprendre mes esprits, je suis Zest. 

- Bonjour, répondis-je, je m'appelle Aphrodite, Aphrodite Joly. 

- Voilà un bien jolie nom et qui vous convient parfaitement! Rit-il alors que je rougissais sans pouvoir m'en empêcher. 

    Ses yeux glissèrent sur l'enfant que je portais et je lui accordais le droit d'y poser les mains. 

- C'est un heureux avènement! J'imagine que vous et votre mari devez être terriblement content de cette prochaine naissance! 

- Nous le sommes, dis-je, gênée par le fait d'être marier mais d'être autant magnétisé par lui. 

 

 

 

- Enfin, je le suis... Brodais-je rapidement, mon... mari ne désirait pas d'enfant. Nous nous sommes mariés justement pour qu'il est père et mère ensemble pour l'élever, mais c'était plus un accident que l'amour...

     Et de toute manière, je ne comptais pas être célibataire avant la mort dudit père. 

- C'est un acte vraiment généreux de renoncer à l'amour pour son enfant. Compatit-il en me prenant dans ses bras. 

 

 

 

     Submergée par bien trop d'émotions contradictoires, je plantais là le jeune homme, ahuri, et faisais marche arrière. Je n'avais nullement l'intention de tromper Olivier, même si par colère j'y avais pensé. Néanmoins il était le père de mon enfant et celui que j'avais choisi pour être mon époux. 

 

 

 

      Je revins à la maison de mes voisins et tombais sur Summer, la propriétaire, qui m'invita en s'excusant de n'être pas venu plus tôt. Malgré une petite mésentente nous devînmes amie et je profitais de l'après-midi avec elle en essayant d'oublier ma rencontre inattendue avec Zest. 

 

 

 

     Je rentrais finalement chez moi à une heure tardive. Olivier était sans doute déjà rentré et devait s'inquiéter et j’espérais qu'il ne me pose pas trop de questions sur ce que j'avais fait en son absence. 

 

 

 

     Cependant, alors que je franchissais la porte de notre petite cabane, Olivier ne me regarda même pas, trop occupé à être sur son téléphone. Légèrement agacée et en colère par cette attitude vile, je l'ignorais à mon tour. 

 

 

 

     Et nous nous endormîmes donc sans ne nous adresser un seul mot, chacun dans notre coin, Zest hantant mes pensées...

 

 

 

     Le lendemain, mon mal de dos s'était accentué et Olivier ne daignait toujours pas m'accorder un tant soit peu de son attention. La migraine m'assaillit à son tour et je quittais la "maison" pour regagner l'air libre. 

 

 

     Voulant moi aussi participer aux économies familiales malgré mon état et mon accouchement imminent, je creusais dans les pierres, cueillait fruit que je trouvais... 

 

 

     Et cherchais les grenouilles dans des morceaux de bois! Quand enfin Olivier fut partit à son travail, je me permis de rentrer... 

 

 

 

     Et là...

- Salut ma belle! 

- Zest? Mais qu'est-ce que tu fais là?